Festival TV de Monte-Carlo #54 : Jerry Bruckheimer, l’homme qui valait 16 milliards

Date : 16 / 06 / 2014 à 15h30
Sources :

Unification France


L’édition 2014 du Festival monégasque a vu le producteur récompensé pour l’ensemble de son œuvre. Retour sur la conférence de presse du 9 juin dernier à laquelle nous avons assisté ...

Vos différentes productions cinématographiques ont généré quelques 16 milliards de dollars de recettes. Avec le recul, quels sont les critères déterminants pour la réussite, ou l’échec, d’un projet ?
Je ne sais vraiment pas, je n’en ai aucune idée. Ce n’est pas ce que j’aime voir mais ce que les gens veulent voir.

Vous avez travaillé à la fois sur le petit et le grand écran. Quelles sont les principales différences en matière de travail ?
La principale est la vitesse. Pour la télévision, on travaille très vite, alors qu’un film prend des années. On vient d’achever la production de Délivre-nous du mal (qui sort en France le 9 juillet 2014 ; on a essayé d’éviter une sortie au moment de la Coupe de Monde de football) et cela a pris dix ans.
Sur une série, on commence à développer quelque chose en aout, en décembre on sait si la chaine ou le studio veulent un pilote, en avril/mai si le projet sera choisi, et c’est diffusé en octobre. En un peu plus d’un an, on sait où on en est.

A propos de Délivre-nous du mal, pourquoi avoir choisi de s’intéresser à l’exorcisme ? Est-il vrai que des choses étranges se sont passées sur le plateau ?
L’histoire est inspirée d’une histoire vraie d’un sergent qui a eu des expériences paranormales. On a aimé l’histoire, et tout ce qui est dans le film est vrai.

De nos jours, beaucoup de séries sont des adaptations de films. Lesquels aimerait-il voir en série ?
Je n’ai aucune idée de ce que les chaînes attendent. Je continue donc à faire des films en espérer les voir adaptés un jour sur petit écran.

Vous avez du succès depuis les années 80’. Comment la profession a-t-elle évoluée ces 30 dernières années ?
Tout est beaucoup plus cher ! Le public veut constamment des choses fraîches et nouvelles, être diverti. Il faut donc être bon dans le divertissement. Les films sont de plus en plus énormes, la compétition entre eux ne cessent de croitre. Il faut travailler plus dur maintenant.

On parle d’âge d’or de la télévision. De quelles productions êtes vous le plus fier ?
C’est effectivement un âge d’or. Il y a des productions de qualité partout dans le monde, pas uniquement aux États-Unis, il y a de très bonnes choses sur Netflix ou HBO, des choses que l’on n’avait jamais vues. Le talent a explosé.

Beaucoup de réalisateurs de cinéma se tournent vers la télévision (par exemple Steven Spielberg). Que pensez-vous qu’ils y apportent ?
Ceux sont des médias différents et ils apportent une expertise différente. Travailler pour le grand écran est très difficile, tout y est démesuré. Quand on adapte ça au petit écran, c’est plus individuel en terme de performance, de production, en tout. C’est un travail totalement différent.

Etes vous au courant de ce qui se passe dans tel ou tel épisode ?
Je lis tout, tous les scenarii, je regarde chaque épisode (les 700). Je ne suis certes pas sur le plateau en permanence mais je suis très impliqué dans toutes les phases (casting, production, réalisation). Ma présence est ressentie même si je ne suis pas là en permanence.

Quel type de producteur êtes vous ? Comment travaillez-vous avec vos collaborateurs ? Vous leur laissez beaucoup de liberté ou au contraire voulez vous tout maîtriser de A à Z ?
Diriger les acteurs est le travail du réalisateur, pas du producteur. J’essaye de travailler avec des réalisateurs très ouverts et leur laisse le champ pour exprimer ce qu’il y a sur le papier mais aussi explorer d’autres idées.

Le secteur de la série à la télévision n’est-il pas devenu plus audacieux, plus créatifs que le secteur cinématographique qui multiplie les suites de franchises ?
Pas nécessairement. Ce qui est bien avec les séries c’est que vous pouvez développer la caractérisation des personnages en 23-28 heures. Sur un film, vous n’avez que 2 heures, les personnages sont moins mis en avant alors que l’intrigue prend tout l’espace. Les films sont donc très différents. Les deux apportent du divertissement.

Quel est la télévision de demain en terme de séries, d’intrigues ?
J’aimerais bien le savoir. Je m’inquiète juste d’aujourd’hui et de ce que nous ferons demain.

Patrica Arquette a-t-elle toujours été envisagée pour CSI - Cyber ?
C’est une actrice qui sort du lot ; elle a été à la tête de la série Medium pour CBS pendant sept saisons. On a essayé de lui proposer quelque chose de différent et on a eu la chance qu’elle accepte le rôle.

Vous n’avez jamais réalisé de film. Pourquoi ?
Parce je suis futé, je sais dans quoi je suis bon.

Vos films (et séries) bénéficient souvent d’une bande son très marquante. A quel point êtes-vous impliqué dans ce processus ?
Je suis impliqué dans le processus dans les deux médias mais c’est moi qui choisis pour les films.

CSI - Cyber est un spin-off particulier car il ne change pas de ville (Las Vegas, Miami, Manhattan) mais de concept pour aborder un problème plus contemporain. Est-ce que ce sera la nouvelle marque CSI ?
Je ne sais pas ce que sera le prochain mais CSI - Cyber aura une couverture mondiale car c’est une menace permanente. Ils voyageront donc partout.

Quelles sont les qualités essentielles pour être un bon producteur ?
Le point de départ est de comprendre les bonnes narrations, respecter les talents et être capable de communiquer des idées aux autres.

Vous rappellez vous du moment où vous avez décidé que c’était ce que vous vouliez faire ?
C’est venu très jeune, dès que je suis allé au cinéma, j’ai voulu faire partie de cette magie mais je n’avais aucune idée de la place que j’aurais.

Y a-t-il eu des discussions sur la manière de lancer CSI - Cyber ?
Le monde a énormément changé. Chaque nouvelle dans un journal a un rapport avec le dark net qui est en quelque sorte vénéré.

Verrons-nous d’autres agences dans CSI - Cyber ?
Ce sera différent de ce que l’on a pu voir dans 24 heures chrono ; ils doivent faire quelque chose de différent.

Crédit photo et vidéo : 54th Festival de Télévision de Monte-Carlo




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