Festival TV de Monte Carlo #54 : Jane Seymour, la grande classe d’une Présidente

Date : 19 / 06 / 2014 à 13h45
Sources :

Unification France


Il est des artistes qui inspirent le respect. Jane Seymour est de ceux-ci. Retour en détails sur sa conférence de presse ...

Vous êtes connue pour votre éthique de travail.
C’est drôle, personne ne m’a jamais posé cette question auparavant.
Je pense que c’est pour ça que je suis la plus connue, mon éthique de travail. C’est pour ça que je continue d’être castée par des producteurs et réalisateurs. Ils savent que quand j’arrive sur le plateau, je ne viens pas seulement incarner un personnage ; j’apporte également mes costumes. Parfois, j’aide les productions, parfois j’aide à rassembler des fonds pour elles. Je suis très impliquée dans tout ça. Quand j’avais 13 ans je voulais être une ballerine, je n’avais pas d’argent et je ne pouvais payer mes pointes. J’ai donc appris le crochet, j’ai fabriqué des choses que je vendais. J’avais ma propre compagnie quand j’avais 15 ans et les gens ont pensé que je serais designer et doutaient de ma capacité à être actrice.

Est-ce l’influence de vos parents ?
Mon père était obstétricien-gynécologue et ma mère a été dans les camps de concentration japonais pendant la seconde guerre mondiale, elle étudiait en Indonésie à ce moment là. Elle a créée sa propre ligne de cosmétique juste pour la guerre et ayant survécu à la guerre, elle espérait travailler mais elle a rencontré mon père qui ne croyait pas aux cosmétiques. Elle a donc eu trois enfants en quatre ans qu’elle a élevé. Ils travaillaient le week-end dans des hôpitaux quand j’avais 3-4 ans.
Donc je pense que oui cela m’a influencée. J’adore travailler.

Puisque vous dites adorer travailler, comment vous décririez-vous : peintre, artiste, mère, femme d’affaires ? Choisissez-en un.
Je ne peux vraiment en choisir aucun, je suis tout ça. Quand vous avez des enfants, ils grandissent. Quand on dit petits enfants = petits problèmes, grands enfants = grands problèmes mais je suis très fière de mes enfants, j’ai de merveilleux enfants. J’ai réalisé hier soir que les deux derniers ont quitté le nid, ils ont eu leurs examens. C’est la première fois que je suis libre de faire mes propres choix, ce qui est énorme pour moi. Je n’aurais rien fait différemment. J’ai quatre grands-enfants, je suis obsédée par eux.Tout ce que j’ai pensé sur les gens ennuyeux montrant des photos de leurs petits-enfants, c’est tout moi.

Et peindre pour moi est comme de la méditation, je ne peux m’arrêter. S’il y avait ici quoi que ce soit pour peindre (canevas, etc) je vous ignorerais sans doute tous pour peindre.
J’adore faire du design et j’ai eu beaucoup de chance car j’ai fait quelque chose de très original, les deux cœurs ouverts (qui vont être lancés en Grande-Bretagne, au Canada et à Puerto-Rico) qui m’a été inspiré par ma mère.

Ma mère a survécu aux camps, elle nous disait à mes sœurs et moi ’quand la vie est dure, votre instinct sera de vous renfermer et tout garder pour vous. Mais si vous le faites, c’est un cercle vicieux qui se répétera toute votre vie. Mais si vous l’acceptez, aussi dur que ce soit, être dans le moment présent et tendre la main aux autres en ouvrant votre cœur. Raison et amour entreront dans votre vie’.
J’ai pensé que cela avait tellement de valeur pour moi. Un jour je peignais et il y avait ces deux cœurs connectés. J’ai trouvé ça intéressant, j’ai beaucoup aimé. Je l’ai montré au cours d’une vente aux enchères et les gens ont adoré.

Ma mère a eu une attaque et j’ai pensé que j’allais faire faire un collier que j’allais porter pour me rappeler que j’ai du laisser partir ma mère, me rappeler sa sagesse.
Quand j’ai fait Dancing with the Stars, les concurrents m’ont demandé ce que c’était. C’était il y a six années ; aujourd’hui nous avons monté une fondation [ndlr : Open Hearts Foundation] pour financer et porter à la connaissance des gens plusieurs causes. Notre véritable objectif est de mettre en lumière les efforts faits par quelqu’un pour surmonter une épreuve et en faire une opportunité pour aider les autres. C’est ce que je fais.

J’écris des livres qui parlent de ça, je vais sortir le quatrième.
Je fais beaucoup de discours publiques. Je vais bientôt enregistrer une interview pour PBS sur la médecine, les problèmes médicaux et les alternatives, avec de grands docteurs.

Qu’est ce que je fais d’autre ?
Je désigne des meubles, produis des films. Un documentaire général qui sortira plus tard cette année intitulé I’ll Be Me, qui a déjà gagné un Award sur Glen Campbell, cet artiste de musique country qui était atteint de la maladie d’Alzeihmer. Un superbe film que je recommande beaucoup (réalisé par James Keach).

Vous avez eu beaucoup de succès à l’écran. Avez-vous des choses à accomplir dans votre vie privée ?
Vous voyez, je porte ce collier pour une raison : la vie pour moi c’est comme une vague.
Nous sommes nés dans certaines circonstances. A un moment, vous êtes au top, vous avez les rôles, gagnez des prix, donnez votre premier baiser, êtes amoureux, n’importe quoi... Et puis ça redescend. Pour beaucoup de gens, ils abandonnent, ils ne veulent pas revivre ça car cela fait trop mal. Mais la vie est une cycle qui nivelle les hauts et les bas.

C’est ainsi que je vois la vie, je n’ai pas de regret, je vis dans l’instant principalement. Je dirais que j’ai eu une expérience de mort imminente il y a quelques années et cela a vraiment changé ma vie. Je vis toujours selon ce crédo selon lequel quand nous mourrons, la seule chose que nous emportons avec nous est l’amour que l’on a donné et la différence que l’on a faite.

Docteur Quinn vous manque parfois ?
Oui mais pas trop car Joe Lando vient souvent et nous buvons de bonnes bouteilles de vin. Nous nous prenons dans les bras l’un de l’autre et nous nous embrassons si cela ne dérange pas sa femme [rires].
En réalité, elle nous encourage à travailler ensemble ; nous avons fait un film ensemble, c’était assez drôle. Nous sommes très proches et nous nous adorons.

Et j’ai tous les costumes dans mon armoire. A chaque Halloween, les enfants voulaient que je me déguise. ’Mon Dieu, que vais-je porter ? Il va faire froid ... les costumes de Docteur Quinn !’.
Les chapeaux sont pratiques pour les journées avec de mauvais cheveux. Ce sont d’excellents costumes pour Halloween et les gens disent que je ressemble à cette personne dans cette série : ’Qui était-elle déjà ?’. [rires]

Quel genre de film aimeriez-vous réaliser ? Quel est le film de votre vie ? Sur votre expérience de jury, quel a été le meilleur moment avec vos collègues ? Quel est votre meilleur moment à Monaco ?
Je suis dans un hôtel magnifique avec ma sœur et nos amis, nous passons un très bon séjour. Le meilleur est que je rencontre de fabuleux cinéastes que je n’aurais pas rencontré autrement. Je rencontre des acteurs, des français qui sont très funs et c’est très cool.

Sur l’activité de jury, c’est la même chose pour les mêmes raisons. J’ai pu discuter des films avec de grands cinéastes, c’est très particulier. Et nous étions d’accord sur les mêmes choses ; les délibérations n’étaient pas difficiles. Nous avons tous relevés les erreurs faites en réalisation et nous étions d’accord là dessus.

Le film de ma vie, je ne peux pas le dire car j’ai beaucoup dit que je voudrais incarner Vivian Leigh et ça n’arrivera jamais. Et j’aurais du le savoir car quand j’étais jeune on m’a posé cette même question, j’ai répondu Juliette et ce n’est pas arrivé.

Après avoir incarnés tellement de personnages, et c’est ce que j’aimais, cette année j’ai joué une chorégraphe, j’ai donc du danser, je vais incarner une Reine en Roumanie. Nous avons fait un film en trois semaines ce qui était impossible et c’était génial.
Je suis très excitée car je ne sais jamais ce que je vais trouver mais je pense que je suis à un moment de ma carrière où les gens réalisent que je peux jouer plein de choses différentes, différentes de ce qu’ils pensaient. Je n’ai pas peur de jouer des rôles plus âgés car je suis plus âgée, je suis la seule actrice à ne pas avoir immobilisée son visage.
Je fais aussi beaucoup de comédies et j’adore ça [Wedding Crashers, Serial nocers en VF].
S’ils ont besoin d’une cougar scandaleuse, c’est moi. C’est un métier très, très, très dur [rires].

Vous faites partie du jury ’fiction’. Quel est votre regard sur la fiction d’aujourd’hui ?
C’est très intéressant, les films sont tous différents en terme d’histoires, des questions très différentes. Culturellement c’est aussi très intéressant car vous les regardez sans les sous-titres, il n’y a pas de films américains. Donc chaque film que je, que nous voyons est d’une culture différente et celui sur lequel nous nous sommes tous accordés, dont je ne peux dire le titre [ndlr : Take Good Care Of Him a été sacré meilleur film de Télévision], avait tous les éléments que nous recherchions.
Et quand tout ça est rassemblé, vous embarquez pour un voyage inoubliable. L’élément le plus important de tous est que vous n’avez jamais vu ça avant et cela vous surprend.
Vous partez en voyage avec des gens que vous ne connaissez pas, dans des circonstances que vous n’auriez jamais imaginé et vous en ressortez avec une expérience très motivante qui ne vous quitte pas.
La télévision est le nouveau cinéma et si vous voulez faire des films sur la condition humaine plutôt que des cartoons ou des grands films d’action, qui traitent de l’être humain, ce doit être soit un film indépendant soit pour la télévision. Et puisque de toute façon, ils se retrouveront regardés sur un ordinateur, soyons honnêtes, c’est ainsi que cela va finir, probablement sur une montre d’ici un an.

Vous avez joué avec Roger Moore dans Vivre et laisser mourir et vous êtes à Monaco. Avez-vous pu le voir ?
Non, j’essaie de le trouver. En fait, je suis allée à la source, j’ai demandé au Prince Albert de le trouver pour moi, il m’a dit qu’il le ferait. J’essaie de voir si je peux le voir. J’ai entendu dire qu’il n’était pas bien mais je voudrais juste avoir l’occasion de l’embrasser et le remercier pour tout ce qu’il a fait pour moi. C’est une personne merveilleuse.

Pourquoi pensez-vous que les gens immobilisent leur visage ?
Vous savez, c’est une mode d’avoir l’air plus jeune si vous le pouvez.
Personnellement, je ne pense pas que les gens ont l’air plus jeunes mais qu’ils ont l’air différents. Je n’ai rien contre ça, chacun doit faire ce qu’il veut pour se sentir bien.
Cependant, ma créativité dépend d’avoir un canevas vierge donc si j’abîme le canevas, ça ne montrera pas mes vrais sentiments. J’ai eu 63 années de sentiments et il faut les montrer ... enfin peut-être [rires]. Ma mère avait 92 ans quand elle est morte et elle était magnifique.

Pourquoi voudrais-je avoir l’air d’avoir 40 ans quand je ne les ai pas ? Il y a plein de personnes âgées de 40 ans qui sont magnifiques.

Qu’avez-vous appris sur être mère de votre propre mère ?
Tout je pense. C’est intéressant car j’ai deux sœurs et nous sommes comme notre mère. Nos maisons sont comme étaient notre maison. Elle avait été dans les camps de concentration et elle nourrissait tout le monde. Tout était à propos de la nourriture et j’ai peur que ce soit encore ainsi. En grandissant, nous avions un magnifique potager dans le jardin. C’est notre chose préférée à faire : être avec des amis et préparer de bons plats.
En ce qui concerne les enfants, nous emmenons nos enfants où que nous allions, nous les exposons à beaucoup de choses différentes. Par exemple, j’ai exposé mes enfants à pratiquement toutes les religions et les ai encouragé à découvrir leur propre foi. Je les ai écouté et exposé à différents milieux que ce soit en sports, en films, en musique, arts ou médecine. Je veux qu’ils soient heureux et qu’ils soient des gens biens, des gens honnêtes. C’est tout ce qui m’intéresse.
Je me moque qu’ils soient riches ou célèbres. Je ne leur donne pas grand chose, ils doivent faire leur chemin et le plus grand compliment que j’ai jamais reçu est qu’ils sont normaux, travailleurs.

Vous avez travaillé sur beaucoup de production de science-fiction (Battlestar Galactica, Smallville). Est-ce quelque chose que vous recherchiez ?
Vous savez, je n’ai jamais été une personne très SF et je n’ai jamais appréhendé à quel point les personnages que j’avais créé étaient populaires.
Quand j’ai fait Smallville, je ne connaissais même pas l’intrigue, on m’a juste dit ce que je devais faire. Et quand je suis morte et tout le monde a dit à quel point c’était fantastique mais si vous m’aviez vu tourner, c’était ridicule. C’était ’allez vous allonger là-bas, on mettra une caméra sur vous’. Ce n’était rien de particulier mais apparemment, au moment où vous l’avez vue, c’était regardable.

Sur Galactica, je n’avais aucune idée que ce serait aussi énorme. J’ai tourné 10 semaines pour le pilote et je mourrais en donnant une bonne performance. Et quelques semaines plus tard, quand ils ont fini de l’éditer, le producteur Glen Larson m’a appelé pour que l’on déjeune ensemble et il m’a demandé si je voulais être sur une série. J’ai répondu que j’étais morte ce à quoi il a rétorqué ’pas vraiment’ et dans les tests, j’étais plus aimée que les regulars. Il m’a proposé le double de salaire, le quadruple, de plus en plus et c’est arrivé à un moment où cela devenait ridicule, j’ai fini par accepter. J’ai fait deux épisodes et j’étais vraiment morte. Ils m’ont fait faire en deux épisodes ce que j’aurais pu faire en deux années. Je n’ai jamais pensé que qui que ce soit se souviendrait de moi dans Galactica. Mais c’est mon préféré.

Dans les années 90, vous étiez une des rares femmes à avoir un rôle principal. Êtes-vous fière d’avoir ouvert la voie ?
Vous voulez dire Docteur Quinn ? En fait c’est très intéressant car CBS a fait Docteur Quinn dans l’optique de ne jamais en faire une série. On me l’a proposé la veille. Je l’ai lu vers 22 heures, à 10h00 j’avais rendez-vous à la Paramount pour une sitcom et je devais prendre une décision.
Un rôle féminin principal, des valeurs familiales, un western et une période de paix, rien ne devait en faire un succès. Ils l’ont mis dans la case horaire du samedi soir, la pire et ça a marché. Ils font parfois des erreurs et je suis très contente qu’ils l’ai faite.
Après ça, nous avons eu Touched by an Angel et 7th Heaven [Les anges du bonheur et 7 à la maison en VF] ... des valeurs familiales et un rôle féminin principal, puis ils ont fait une tonne de séries médicales. Et le samedi soir est redevenu une case dévouée à la télévision.
Je suis très fière de ça.

Comment était-ce d’embrasser Heather Locklear dans Franklin & Bash ?
Cela faisait partie de mon travail.
C’était bien, c’est une gentille fille, elle est séduisante. Je ne peux pas dire que c’était un geste romantique de ma part. Ils ont essayé de renouveler l’expérience plusieurs fois.

Crédit photo et vidéo : 54th Festival de Télévision de Monte-Carlo



Les illustrations des articles sont Copyright © de leurs ayants droits. Tous droits réservés.



 Charte des commentaires 


Festival national du film d’animation 2024 : Un programme (...)
BIFFF 2024 : Un programme enthousiasmant
Japan Party et le salon fantastique 2024 : Deux fois plus de (...)
Kinotayo 2023 : Le bilan
PIFFF 2023 : Mardi 12 décembre
Captain America - Brave New World : Sam Wilson en leader des (...)
Star Trek Deep Space Nine : Quark nous fait visiter la (...)
The Night Manager : La saison 2 va commencer son tournage et (...)
Yellowstone : Kevin Costner fait sa diva
Spy x Family Code - White : La critique
Le Jour où j’ai rencontré ma mère : La critique
In the Grey : Jake Gyllenhaal & Henry Cavill encore devant la (...)
Grosse Pointe Garden Society : Un pilote NBC avec Melissa Fumero, (...)
100 Films d’horreur à voir avant trépas : La critique du (...)
Cinéma - Bandes annonces : 16 avril 2024