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Evénement : Conférence de presse de la coupe du monde Kyodo

Date : 11 / 06 / 2014 à 07h30

Par : Isabelle Arnaud

Sources :

Unification

CONFERENCE DE PRESSE

Le kyudo est le tir à l’arc traditionnel japonais. Il s’agit d’un art martial qui mêle sport et esprit. En 2010, la première coupe du monde a été organisée au Japon. La France qui a remporté le tournoi en équipe. C’est pour cette raison, entre autre, qu’elle organise sur son sol la deuxième coupe du monde.
Une conférence de presse a été donnée dans les salons de la mairie de Paris en présence de deux grands maîtres japonais de Kyudo Usami sensei et Sakuma Sensei, de son Excellence l’ambassadeur du Japon Yoichi Suzuki, de l’adjoint à la mairie de Paris chargé des sports et du tourisme Jean-François Martins, de Laurence Oriou présidente de la Fédération de Kyudo traditionnel – France (FFKT) et des gagnants de l’édition 2010 Michel Dupont, Marc Bertin et Patricia Stalder.

Jean-François Martins a remercié au nom d’Anne Hidalgo et de Paris la tenue de la coupe du monde de kyudo à Paris.
L’ambassadeur du Japon a insisté sur le plaisir d’organiser cette compétition à Paris.

Sakuma Sensei : le kyudo, c’est une forme d’éducation, de discipline de soi et de formation plus qu’un sport. Il est pratiqué par le maître depuis 66 ans.
Le pas de tir est de 28 mètres et la cible fait 36 cm de diamètre.
L’arc et les flèches faisaient parti de la formation des samouraïs dont l’esprit perdure jusqu’à aujourd’hui.
C’est un moyen de former sa personnalité et de faire progresser la paix dans le monde.
C’est en 2006 que la fédération de kyudo All Nippon Kyudo Fédération (IKYF) est fondée avec pour deux principaux objectifs :

Développement de la culture japonaise,
Travail sur l’harmonie et les liens entre pays.

En 2014, l’IKYF compte 18 pays membres (parmi lesquels le Japon, la France, l’Allemagne ou encore les Etats-Unis) et 26 pays non affiliés (dont la Russie, l’Ukraine et le Brésil).
Il y a 130 000 pratiquants au Japon et environ 10 000 000 dans le monde.
L’extension de cette pratique est en cours, notamment en Asie et en Afrique.
L’IKYF organise des tournois depuis 2007 avec des séminaires en Europe, Océanie, Asie et Amérique. C’est d’ailleurs au cours de ces séminaires que les maîtres sont formés et qu’il est possible de passer ses grades (dans).
Il est attendu pour cette coupe du monde 200 participants représentants 18 pays.
Le Kyudo n’est pas seulement un art martial qui vise la victoire, mais c’est aussi l’harmonie du tireur lors de son tir qui compte dans cette pratique.
Le kyudo aide au bien être et à la santé et permet de maintenir en bonne condition son corps.
On peut le pratiquer à tout âge et en famille.
Il y a eu dernièrement un séminaire à Paris qui a assemblé 800 participants.

Laurence Oriou : vous avez présent parmi nous Michel Dupont, Marc Bertin et Patricia Stalder, les gagnants de la coupe du monde par équipe. Il s’agit d’une équipe mixte car le kyudo permet la mixité sur le sexe et l’âge. On peut ainsi se trouver dans la même équipe même si on a une origine, une pratique et une motivation différente.
Le kyudo se pratique ensemble pas individuellement.
EN ce qui concerne l’équipe de France 2014, il y a eu des tournois tout le long de l’année car nous privilégions l’excellence sur la durée. L’équipe sera composée de Michel Dupont, Patricia Stalder et Nicolas Ladron de Guevara. Marc Bertin souvent retenu à l’étranger pour son travail est arrivé quatrième.
Au Japon, il y a 130 000 pratiquants de kyudo et environ 600 en France, ce qui en fait le plus gros contingent européen après l’Allemagne.
La Fédération Européenne Kyudo (EKF) a été créée en 1980 et rassemble aujourd’hui 19 pays membres et 4 pays associés représentant plus de 3.000 pratiquants. Elle est présidée par Tryggvi Sigurdsson, également président de la Fédération de Kyudo d’Islande.
La FFKT compte une soixantaine d’associations.

QUESTIONS-REPONSES

La parole est donnée au public pour qu’il pose des questions aux invités. En voici la retranscription.

Pourquoi y a-t’il peu de femme à pratiquer le kyudo ? Etes-vous le seul maître français ?
Laurence Oriou : j’ai été nommée kyoshi (maître de kyudo) par le Japon. Je suis pour l’instant la seule à avoir ce titre en France. Le kyudo est un art difficile et très exigeant. C’est aussi un art de l’échec.
En France on compte 40% de femmes pratiquantes. En ce qui concerne les instances de la FFKT, nous sommes paritaires, voire un peu plus féminin.
Sakuma Sensei : au Japon, 50% de nos pratiquants sont des femmes.

Où se pratique le kyudo ?
Laurence Oriou : Nous allons ouvrir le 23 juin le premier dojo grand public (kyudojo) à Noisel. Le kyudo se pratique traditionnellement dans un bâtiment spécifique en partie protégé et ouvert sur la nature (Plus d’informations).
La Princesse Takamado, présidente d’honneur de la Fédération internationale de Kyudo, sera présente lors de cette inauguration.
La France a une fédération de kyudo depuis 1978, mais nous pratiquons dans des gymnases classiques.

Comment sera organisée la coupe du monde ?
Laurence Oriou : Il y aura un concours durant 2 jours avec un championnat individuel et un championnat par équipe.

A partir de quel âge peut-on pratiquer le kyudo ?
Sakuma Sensei : mon grand-père pratiquait, mon père, mon enfant et même mon petit-enfant.

Vous nous avez informés que la coupe du monde serait ouverte aux journalistes. Sera t-elle aussi ouverte au public ?
Laurence Oriou : oui mais nous avons un nombre de places réduit. Il y aura un système d’accréditation. Vous aurez plus de renseignements à ce propos sur notre site.

Combien de participants et de pays ?
Laurence Oriou : 18 équipes pour autant de pays et environ 200 personnes.

Quel est l’âge maximum pour commencer la pratique du kyudo ? On peut commencer à la retraite ?
Sakuma Sensei : 60-70 ans. En fait on peut commencer jusqu’à la fin de sa vie.

Pourquoi Paris organise la deuxième coupe du monde ?
Sakuma Sensei : la première coupe à eu lieu au Japon. Nous avions déjà décidé à l’époque que la suivante aurait lieu à l’étranger. La troisième sera de nouveau au Japon, à Tokyo.

Quelle est la différence entre le kyudo et le tir à l’arc occidental ?
Laurence Oriou : le tir à l’arc occidental, c’est un sport. Il n’y a pas une dimension d’élégance et d’esthétique, mais le culte de l’individu et du résultat.
Dans le kyodo le groupe est toujours prioritaire. Lors d’un tir, le tireur est toujours entouré.
Par exemple, il peut y avoir 7 personnes. Le premier entre et prend place pour tirer et le dernier ferme la marche. Les personnes qui ne tirent pas sont à genoux. Le tireur salut, tire puis salut à nouveau avant de se mettre à genoux. Le tireur suivant se lève alors pour faire son tir. Il est ainsi mis en valeur.

DEMONSTRATION DE TIR SUR MAKIWARA

A l’issue de la conférence de presse, une démonstration du maître Yoshimitsu Isami sensei sur makiwara, Cible de paille utilisée pour le tir à bout portant (2 mètres) est organisée. Seul les grands maîtres peuvent faire des démonstrations pareilles
Vous pouvez en trouver la vidéo ci-dessous.

La conférence de presse s’achève. Souhaitons bonne chance à nos français dans cette coupe du monde.

Il est aussi intéressant de noter que L’EKF organise tous les deux ans le tournoi européen dont la championne en titre est la Française Patricia Stalder, membre de l’équipe championne du monde en 2010 à Tokyo. Cette dernière a aussi fini première des qualifications pour intégrer l’équipe de France. Alors que l’on entend régulièrement des polémiques sur le manque d’intérêt que peut avoir le sport féminin par rapport au masculin, cela fait plaisir de voir qu’il y a des sports dans lesquels elles sont égales voire supérieures à ces messieurs.

Le kyuodo est un sport magnifique à voir pratiquer. L’esthétique de la prestation. La sérénité que l’on ressent au court du tir entraîne une grande impression de paix intérieure.
N’hésitez pas si vous passez à Japan Expo à aller le voir en démonstration ou à l’essayer sur le magnifique pas de tir de 28 mètres carré que le festival met à la disposition du grand public.

COUPE DU MONDE DE KYUDO EN PRATIQUE

Lieu : Centre Sportif Universitaire (CSU), 31 avenue G. Bernanos – 75 005 Paris.

- Samedi 19 juillet 2014 : sélections

10H Cérémonie d’ouverture
11H Tournoi en individuel : les archers tireront chacun quatre flèches, par ligne de trois. Les archers ayant touché la cible au moins trois fois seront sélectionnés pour la finale.
14H Tournoi par équipe : chaque équipe sera composée de trois archers qui tireront chacun quatre flèches. Les huit meilleures équipes seront sélectionnées pour la finale.

- Dimanche 20 juillet 2014 : finales

10H Epreuves en individuel : les archers seront notés sur la distance entre l’impact de la flèche et le centre de la cible.
14H Epreuves en équipe : trois archers par équipe qui tireront chacun quatre flèches.
16H Remise des prix et cérémonie de clôture

Un tournoi de Kyudo est avant tout un exercice proposé aux archers pour aguerrir le mental et travailler sur la stabilité des émotions. Les archers doivent inspirer un sentiment subtil d’harmonie, à la fois élégante et spirituelle. Ils sont notés sur de multiples critères tant techniques qu’esthétiques : démarche, respiration… Ces critères sont aussi ceux de l’attribution des grades (dans) lors des examens de Kyudo en Europe et dans le monde.

Il est à noter que l’organisation de ce tournoi, tout comme l’enseignement du Kyudo, repose sur le bénévolat. Tous les archers haut-gradés du pays d’accueil y contribuent en donnant de leurs temps et compétences.

LE KYODO, QU’EST-CE QUE C’EST ?

Toutes les informations ci-dessous viennent du site de la FFKT.

Une pratique millénaire et un art de vivre.
« Tout commence par un salut, tout se termine par un salut » © ANKF – Manuel de Kyudo

Un kyudojo (ou un gymnase aménagé)
Un Kyudojo traditionnel japonais se compose de trois espaces :

Le premier bâtiment (shajo), ouvert intégralement sur un de ses côtés (pour suivre la métamorphose des saisons), comprend une salle suffisamment grande pour que cinq archers tirent en même temps.
Il fait face à une autre bâtisse couverte (matoba), plus petite mais de largeur équivalente, qui va abriter l’azuchi, une butte de sable sur laquelle reposent les cibles. Les deux structures sont séparées par une bande de gazon ou de terre de 25 mètres (yamichi).

Une pratique codifiée :

L’arc mesure généralement entre 2,21m et 2,27m est traditionnellement fait en bambou, mais on en trouve en fibre de carbone ou de verre.
les cordes sont en chanvre naturel, en fibres synthétiques ou mélangées.
Les flèches sont faites de bambou et de plumes (parfois d’aigle, parfois synthétiques).
Une tenue unique : le « Hakama » noir, tenue traditionnelle composée d’un pantalon large plissé et d’une chemisette blanche aux plis impeccables et le Kake (gant), qui permet de tirer la corde de l’arc sans crispation du poignet. Les femmes ajoutent un Muneate (protège-poitrine), blanc, noir ou transparent, en plastique ou en cuir, afin de tirer sans se blesser.
Le Makiwara : C’est une botte de paille de riz peignée, solidement ligaturée par des cordes également en paille de riz. Son diamètre est de 45 cm, sa longueur 60 cm. Elle est placée à 1,50 mètre du sol, à hauteur des épaules.