R.I.P. : Décès de H.R. Giger

Suite à des blessures dues à une mauvaise chute, le designer, illustrateur, sculpteur, plasticien suisse Hans Ruedi Giger nous a quitté hier à l’age de 74 ans.

Son plus grand fait d’armes est bien évidement sa création de l’Alien pour le film du même nom de Ridley Scott. Ce dernier a approché Giger pour le design du film après avoir vu une créature s’apparentant au fameux xénomorphe sur l’une de ses illustrations. En plus d’avoir créée l’un des monstres les plus terrifiants du paysage cinématographique, Giger a aussi conçu quelques décors du film, notamment le fameux cockpit du space jockey, le facehugger ainsi que les célèbres oeufs. Ce travail lui a d’ailleurs vallu l’Oscar des meilleurs effets visuels en 1980.

H.R. Giger est aussi connu pour avoir collaborer sur le Dune d’Alejandro Jodorowsky qui n’a jamais vu le jour. L’imposante table ainsi que les grandes chaises de la Maison Harkonnen font partie de ses oeuvres majeures.

On retrouve aussi sa patte dans La Mutante (1995) dans le design du personnage éponyme mais aussi plus récemment dans Prometheus, le film se déroulant dans l’univers d’Alien, la touche de Giger se ressent fortement à travers les décors de la base des Ingénieurs.

Giger n’a pas seulement touché au cinéma, il est connu pour avoir donné vie au style biomécanique, représentant des décors ou des personnages dans lesquels la chair et la machine cohabitent, souvent dans des mises en scènes très sexuels et macabres à la fois.
Son amour de l’univers de Lovecraft a eu une grande influence sur son oeuvre. Son premier livre d’illustrations se nomme le Necronomicon, nom bien connu du livre interdit et occulte présent dans beaucoup d’histoires de l’écrivain.

L’artiste suisse a aussi dessiné des pochettes d’album ainsi que des motifs de guitares ou des pieds de micro pour divers groupes de musique, de métal notamment, tels que Celtic Frost, Carcass ou Korn. Il a même dessiné une imposante figure de scène représentant la déesse Isis pour Mylène Farmer...

Giger laisse derrière lui un univers terriblement torturé mais au combien fascinant. Notre regard, bien que témoin de représentations macabres et dérangeantes est comme aimanté par l’oeuvre de l’artiste.
Je recommande fortement à tous ceux qui passent non loin du village de Gruyères en Suisse de faire une boucle par son musée. On peut passer des heures à contempler l’Alien. Ce qu’il y a de plus terrifiant dans cette créature, c’est qu’elle a quelque chose de terriblement humain.

Pour un homme qui a tellement côtoyé la mort et l’étrange tout au long de sa vie et de son oeuvre, la nouvelle de sa mort ne peut que provoquer un léger frisson dans le dos.

Repose en paix Hans Ruedi Giger.

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