Boro in The Box & Living Still Life : La critique

Boro in The Box
De sa conception épique à sa mort cinématographique, le portrait fantasmé et fictif du cinéaste Walerian Borowczyk (dit Boro). Boro in the box découvre un monde cruel et obscène, traverse des aventures sensitives et organiques, de la Pologne à Paris, au coeur d’un abécédaire fantasmagorique.

Living Still Life
Fièvre est une femme énigmatique qui recueille les animaux morts. Elle leur donne vie à travers les films d’animation. Un jour, un homme vient la voir, sa femme est morte...

Boro in The Box
De sa conception épique à sa mort cinématographique, le portrait fantasmé et fictif du cinéaste Walerian Borowczyk (dit Boro). Boro in the box découvre un monde cruel et obscène, traverse des aventures sensitives et organiques, de la Pologne à Paris, au cœur d’un abécédaire fantasmagorique.

Living Still Life
Fièvre est une femme énigmatique qui recueille les animaux morts. Elle leur donne vie à travers les films d’animation. Un jour, un homme vient la voir, sa femme est morte...

Boro in The Box & Living Still Life est un film constitué de deux courts métrages expérimentaux de 40 et 15 minutes. Le cinéma expérimental peut ne pas plaire à tout le monde mais j’ai personnellement beaucoup aimé le film.

Boro in The Box raconte la vie en partie fantasmée du réalisateur Borowczyk. Le réalisateur du court métrage Bertrand Mandico devait le rencontrer mais en 2005 la mort a empêché les deux hommes de se voir. C’est en partie pour lui rendre hommage, et aussi pour faire diminuer sa frustration que le réalisateur a écrit et réalisé le film.

Il s’agit d’un film en noir et blanc avec une image et une lumière magnifiques. Boro porte une boîte en bois avec un seul trou par lequel il voit et se nourrit. Le design ressemble à une caméra ce qui est sans doute voulu, d’autant qu’on le voit tourner des films avec une sorte de caméra biologique qui ressemble à sa tête.

Le film est un abécédaire. La vie de Borowczyk est racontée par séquences. Chacune d’entre elles commence par un mot dont la première lettre suit l’ordre de l’alphabet, ce qu’elle illustre dans les secondes ou minutes suivantes.

La vie de Borowczyk est plutôt fidèle bien que l’interprétation visuelle du texte parfois plus terne raconté par Boro laisse place à une grande imagination, parfois de la folie voire de la poésie.

Elina Löwensohn, la muse de Bertrand Mandico interprète la mère de Boro dans un rôle pas toujours facile alternant des moments tendres et drôles avec d’autres plus décalés.

Les acteurs dans leur ensemble sont d’ailleurs très convaincants dans leurs rôles de polonais des années 40-50 ou d’artistes parisiens des années 60-70.

Au final Boro in The Box est un moyen métrage très original, emprunt d’une certaine beauté et poésie. Il nous permet aussi de découvrir un réalisateur tombé un peu dans l’oubli d’une manière que Borowczyk lui-même aurait sans doute apprécié.

Living Still Life est plutôt une expérience visuelle. Le court métrage est en couleur avec des effets entre les séquences purement expérimentaux. Les passages dans lesquels la vie est « reconstituée » sont animés en noir et blanc. Et quels passages ! La photographie est vraiment magnifique.

L’actrice fétiche du réalisateur Elina Löwensohn est l’héroïne de l’histoire en femme qui trouve de la beauté dans la mort et veut lui redonner un semblant de vie qu’elle améliore.
La passion qu’elle met dans son rôle nous attire dans son personnage et nous renvoie le même plaisir qu’elle a de mettre ses morts en images.

Au final il est difficile de parler plus de Living Still Life qui est réellement un court métrage à voir et à ressentir.

Bertrand Mandico est clairement un réalisateur de court et moyen métrages expérimentaux à connaître et à apprécier. Il sait nous montrer qu’avec peu de moyens on peut faire beaucoup. Il nous transmet aussi la passion qu’il a pour le cinéma et nous sort de la production, parfois terne, de la cinématographie actuelle.

 Durée du film : 0 h 55
 Titre original : Boro in The Box & Living Still Life
 Date de sortie : 02/07/2014
 Réalisateur : Bertrand Mandico
 Scénariste : Bertrand Mandico
 Interprètes : Elina Löwensohn, Thierry Benoiton, Benoit Serre, Elise Hôte, Laure Lapeyre, Jacques Malnou, Jean-Marc Momon
 Photographie : Pascale Granel
 Montage : Laure Saint-Marc, George Cragg
 Musique : Erwan Eyck, Ghedalia Tazartes, Bertrand Mandico
 Décors : Geert Paredis
 Producteur : Philippe Bober, Isabell Wiegand pour Production Parisienne de Production, Coproduction Office
 Distributeur : Malavida

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