Black Lord : La critique du tome 1

Date : 02 / 05 / 2014 à 10h45

Par : Christophe Dasse

Sources :

Unification France

Black Lord - Tome 1
Somalie : Année 0

Editeur : Glénat BD
Scénario : Guillaume Dorison & Xavier Dorison
Dessin : Jean-Michel Ponzio
Couleurs : Jean-Michel Ponzio
Genres : Aventure
Collection : Grafica
Date de sortie : 2 avril 2014
Format : 240 x 320 mm
Nombre de pages : 48
ISBN : 9782723493611
Série en cours (2 tomes prévus)
Prix : 13.90 €

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Une plongée vertigineuse dans le monde de la piraterie moderne. Maxime Stern, la quarantaine, buriné, est skipper à bord du yacht de luxe Trinity, sous le soleil du golfe de l’Aden au large de la Somalie. Alors que son embarcation est victime d’un assaut de pirates, Maxime, blessé, finit jeté à la mer. Recueilli par une famille de pêcheurs somaliens, il a une dette envers eux. Pour s’en acquitter, il décide de s’associer au chef pirate de la région. Pris dans l’engrenage, il va petit à petit découvrir les véritables enjeux de la piraterie moderne : un "mal nécessaire", et peut-être le seul moyen de défense d’une population démunie face à l’impérialisme occidental…

Dans un pays en guerre depuis deux décennies, où le moindre civil occidental vaut 1 million de dollars et où les pirates sont des héros du peuple, découvrez l’envers du décor du phénomène à travers les yeux d’un ancien militaire français, destiné à devenir le premier seigneur blanc des pirates ! Les frères Dorison cosignent une fiction âpre et violente que le trait ultra réaliste de Jean-Michel Ponzio finit d’ancrer dans la réalité sordide à laquelle elle fait référence.

Décryptage :
Les eaux au large des côtes Somaliennes sont le terrain de chasse des pirates Somaliens et Maxime Stern va en faire les frais. Il promenait tranquillement de riches touristes venus pour faire la fête sur son rafiot plutôt défraichi lorsque ce dernier est arraisonné par un groupe de pirates comptant bien remporter une grosse rançon pour le bateau et ses occupants. Maxime, plutôt débrouillard, arrive à s’échapper tandis que son bateau et ses occupants sont ramenés sur la Terre ferme.

Aisa est la fille de Djad, un pêcheur Somalien qui arrive péniblement à nourrir sa famille mais elle est la petite amie de Churchill, le numéro 2 d’une organisation criminelle très violente et surtout ceux-là même qui ont pris le bateau de Maxime en otage. Maxime est recueilli (voir repêché) par Djad qui se retrouve pris entre le désir d’aider cet homme (l’humanisme) et la violence de ceux qui le recherchent (l’impuissance).

Comme expliqué dans la présentation de l’éditeur, ce n’est pas l’histoire de ce John McClane qui fera des prouesses dans les scènes d’action, ce n’est encore moins l’histoire de ces touristes emprisonnés ou encore de cette famille Somalienne déchirée mais bien celle d’un problème plus profond, celui des Somaliens et de leur survie, de ce "mal nécessaire" qu’est la piraterie pour survivre, de la main mise de certain gros bonnets sur toute une organisation criminelle, drogue, alcool, prostitution et piraterie.

Black Lord nous plonge dans un récit d’action intelligent, efficace et crédible, violent (une violence assez graphique), un récit palpitant proposé dans un style graphique très spécial, un style photo réaliste, assez loin des BD classiques ou des Comics qui renforce justement l’encrage de cette histoire dans la réalité et qui la rend encore plus effrayante. Le récit montre la misère, la tristesse et la précarité des gens de ce pays. C’est une histoire confuse dans un contexte politico-social qui l’est tout autant. Drogues, rançons, flingues, rivalités, tromperies, billets verts, violence, petites frappes et gros bonnets sont le ciment de ce récit qui fait froid dans le dos et qui promet une conclusion encore plus violente, voire encore plus dure.