RoboCop : Notre rencontre avec l’équipe du film

Date : 04 / 02 / 2014 à 17h57

RoboCop sort le 5 février. De passage à Paris, l’équipe du film, composée du réalisateur José Padilha et des acteurs Joel Kinnaman, Gary Oldman, Abbie Cornish, s’est prêtée à l’exercice de la table ronde. Interview

José, En quoi votre version de RoboCop se distingue du film original de 1987 ?
José Padilha : Il y a véritablement 2 grandes différences. Dans le film de Paul Verhoeven, le détective Alex Murphy meurt. Après un montage, il se réveille et il est RoboCop. Dans notre version, Alex Murphy est gravement accidenté et quand il se réveille, sa mémoire et son intellect sont intacts. C’est un homme à qui on explique qu’il va devenir un robot. L’autre différence concerne les thèmes abordés par le film. On ne parle pas uniquement de politique, de violence ou d’évolution technologique. Il y également une dimension plus humaine. Pour moi, C’est une véritable question philosophique que de parler de libre arbitre.

Joel, j’ai appris que vous aviez vu le film original près de 20 fois, comment vous êtes-vous approprié le personnage sans être trop influencé ?
Joel Kinnaman : On est ici dans un univers complètement diffèrent créé par Jose Padilha. L’époque est différente. Ce qu’il vit n’a rien à voir. Il a donc été plus facile pour moi de développer cette nouvelle histoire d’Alex Murphy même s’il y a évidemment de nombreux points communs. Vous savez, j’ai commencé au théâtre et on fait ça tout le temps de ré-interpréter des personnages classiques comme Hamlet. Donc j’ai créé mon propre univers et j’ai trouvé ma propre interprétation sans me référer à celle de Peter Weller. Et en voyant le film, vous vous rendrez également compte de cette différence.

Gary, le Docteur Norton semble être bien plus qu’un simple médecin ou scientifique, en quoi il est essentiel pour Alex Murphy et quelles sont ses motivations profondes ?
Gary Oldman : C’est un homme très sensible avec une fibre artistique si je peux l’exprimer ainsi. Il place l’avancée de la science avant tout. C’est une obsession pour lui. Il n’est pas la pour l’argent ou la gloire mais pour faire avancer les choses. On pourrait dire que c’est un peu comme moi en tant qu’acteur, je ne cours pas après les cachets, je suis un artiste avant tout.

Abbie, qu’est-ce qui vous a motivé à accepter de laisser l’OmniCorp transformé votre mari en Robot ? Prendriez-vous la même décisions dans la vraie vie ?
Abbie Cornish : C’est un sujet vraiment sensible. En tant que Clara Murphy, le fait que le Dr Dorton me dise que le cerveau d’Alex est intact, qu’il a toujours toutes ses fonctions cognitive et qu’il sera présent, m’a donné motivation nécessaire pour signer l’autorisation. Clara a aussi un fils et elle veut garder son mari en vie pour lui.
Dans ma vraie vie, je ne sais vraiment pas ce que je ferais. Quand j’avais 12 ans, un de mes amis a eu un accident de moto. Et ses parents ont eu à faire un choix difficile donc ça me touche au plus haut point. Je n’ose même pas imaginer ce qu’ont du ressentir les parents.

José, pourquoi RoboCop a été construit en chine et pas en France ?
José Padilha : Le coût du travail en France et le coût du travail en Chine n’ont rien à voir. C’est pour cela que nous sommes partis en chine. (Éclats de rire !) C’est un détail humoristique du film mais qui s’inscrit dans la réalité des choses aujourd’hui. Les plus grandes firmes mondiales ne fabriquent-elles pas tous leurs produits la-bas ? Donc il était évident que le patron de l’OmniCorp joué par Michael Keaton qui est avant tout un businessman aurait pris la même décision que le patron de Microsoft.

Joel, comment s’est passée la rencontre et le tournage avec d’aussi grands acteurs que Gary Oldman ou Michael Keaton ?
Joel Kinnaman : Pour moi, c’était comme un rêve qui est devenu réalité. Plus particulièrement avec Gary et Michael avec qui je partage de nombreuses scènes. J’ai vu tous leurs films, j’ai étudié très précisément leur façon de travailler. Donc à ce jour, c’est sûrement la meilleure expérience de ma carrière voire de ma vie.

Même question Abbie, Comment s’est passé le tournage avec Joel Kinnaman ?
Abbie Cornish : On a beaucoup répété avec Joel, près de 3 semaines. Ce qui est plutôt inhabituel pour un si gros film. Mais cela nous a permis de développer une complicité et de tisser des liens comme le ferait une vraie famille. Les scènes que j’avais avec Joel était importante d’un point de vue émotionnel donc il était essentiel de bien se connaître.

Joel, José, quel est votre meilleur souvenir du tournage ?
- José Padilha : Le dernier jour évidemment ! Je plaisante, le tournage était la partie la plus facile. Bien plus facile que de développer le scénario, la post-production et le montage. On a eu 10 semaines de répétitions avec les acteurs sur un grand plateau vide. Cela nous a permis d’apprendre à nous connaître, d’avancer ensemble et de faire les changements nécessaires sur le scénario pour être sûrs que tout fonctionnerait bien à l’écran. Et quand on travaille dans une si bonne ambiance, ça devient un vrai plaisir.
- Joel Kinnaman : Une scène m’a vraiment marqué. Il s’agit du moment ou le Docteur Norton me révèle ce qu’il reste de moi. C’est celle que je craignais le plus et qui représentait le plus grand challenge. Je devais y montrer énormément d’émotions et sentiments alors que je n’ai plus que mon cerveau et une main. Dans la vie, quand vous ressentez de l’anxiété, du stress ou de la peur, vous utilisez généralement votre corps pour exprimer ces sentiments, pas vrai ? Par exemple, vous vous repliez sur vous-même, vous serrez le poing ou vous vous tenez le ventre. Moi dans cette scène, je ne pouvais pas utiliser mon corps et ma tête devait être attachée pour ne pas que je bouge. Si je bougeais la tête, ce qui est un geste tellement naturel, la prise était ratée. Donc pour montrer toutes ces intenses émotions, tout est venu de mon imagination. Et heureusement que je partageais cette scène avec Gary car il a vraiment été d’une aide précieuse.

Abbie, Gary, qu’avez-vous le plus apprécié en travaillant avec José Padilha ?
- Gary Oldman : Le film que vous venez de voir est exactement le film qu’il m’a présenté la première fois que nous nous sommes rencontrés. Il avait déjà en tête un certain point de vue, cette vision des choses et il savait exactement la direction qu’il voulait prendre. C’est très agréable de travailler avec un réalisateur aussi sûr de lui.
- Abbie Cornish : En plus, José est quelqu’un de vraiment chaleureux, calme même dans les scènes les plus dramatiques. Il sait détendre l’atmosphère et plaisanter. Il a le don de mettre ses acteurs en confiance et il leur donne beaucoup de liberté.

Dans le film, les médias sont très partisans. Que pensez-vous des médias et de leur rôle dans notre société ?
- Gary Oldman : Ils n’ont plus de responsabilité je pense. Ils ne sont même plus responsable de leur opinions. C’est en partie dû à internet qui a créé une nouvelle génération de personnes. Chaque internaute est un critique et peut donner son avis sur tous les sujets. Je me souviens que sous la présidence de Bush, le nombre de secrets gardés étaient incroyables. Et les médias retranscrivaient simplement les informations données par le gouvernement sans chercher à aller plus loin ou les vérifier.
- Abbie Cornish : Pour connaître la vérité, vous devez chercher par vous-même et ne pas vous limiter aux peu d’informations très orientées qu’on vous donne. On a l’impression qu’il est plus important d’apprendre qu’une star est enceinte plutôt que de parler des vrais problèmes dans le monde comme les guerres ou la famine. Et on doit changer ça. La façon dont nous sont rapportées les informations doit changer. Je me rappelle qu’un documentaire comme "The Cove" sur la pêche controversée de milliers de dauphins près du japon avait su influencer tant de personnes et changer leur opinion. La cause des animaux est prioritaire pour moi. Il faudrait vraiment qu’on apprenne à prendre bien plus soin du monde dans lequel on vit.

José, Joel, si le film fonctionne au box-office, êtes-vous partant pour une suite ?
- José Padilha : Personnellement, je n’ai pas de contrat mais Joel si ! (rires)
- Joel Kinnaman : Et comment tu feras d’autres films si je te brise les mains ? (rires)
- José Padilha : Plus sérieusement, ce qui me motive le plus lorsque je tourne un film est de toucher le cœur du public, de donner des pistes de réflexion et de provoquer des débats. Ici, il y a un vrai débat et un sujet à controverses. A savoir l’utilisation des robots dans les conflits armés. Si on avait pu envoyer des robots au Vietnam, il n’y aurait eu aucun soldat tué, c’est une question grave qui va sûrement se poser dans le futur et qui va poussera chacun à exprimer son opinion. Pour répondre à la question, je serai probablement partant pour réaliser une suite si on trouve un sujet suffisamment intéressant. Ça n’a donc rien voir avec le succès au box-office pour moi. Enfin si, pour obtenir un budget de la part des studios mais ce n’est pas ça qui me convaincra.
- Joel Kinnaman : RoboCop est sûrement le personnage le plus intéressant qu’il m’ait été donné de jouer jusqu’à maintenant. Bien sûr, j’adorerais continuer à jouer Alex Murphy, poursuivre son histoire et découvrir ce qu’il deviendra de lui. Mais c’est au public de décider.

Bande-annonce


Merci à José Padilha, Joel Kinnaman, Gary Oldman et Abbie Cornish pour leur disponibilité ainsi qu’à l’agence Way to Blue pour avoir rendu cette rencontre possible.


Robocop est Copyright © Metro Goldwyn Mayer et Phoenix Pictures Production Tous droits réservés. Robocop, ses personnages et photos de production sont la propriété de Metro Goldwyn Mayer et Phoenix Pictures Production .



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