Miss Zombie : La critique du Grand Prix de Gérardmer 2014
SYNOPSIS
Un médecin aisé, sa femme et leur fils reçoivent un jour une mystérieuse cage avec, à l’intérieur, paisiblement assise, une morte vivante. Elle est accompagnée d’une note d’instructions précisant "ne pas lui donner de viande - peut devenir violente" et d’un pistolet au cas où la créature s’en prendrait aux humains. Frottant et nettoyant sans relâche, Miss Zombie devient rapidement la servante docile de cette maison, entraînant au sein de la famille une succession d’événements malheureux et inattendus, causés par la fascination qu’elle exerce sur le jeune fils comme par l’attirance que le père éprouve pour elle.
NOTRE AVIS
« Encore un film de zombie », auriez-vous envie de dire à la lecture du synopsis. Vous auriez tort, car miss zombie sort réellement de l’ordinaire. Tout d’abord ne cherchez pas une apocalypse zombie, il n’y en a pas. Ne cherchez pas un super-héros qui va se battre contre des hordes de morts-vivants, vous passez à côté du sujet. Ne cherchez pas la comédie que vous pourrez accompagner de pop-corn car Miss zombie ne prête pas à rire.
Une fois cela assimilé, nous allons pouvoir parler d’un film qui est un vrai bijou.
Miss zombie est en noir et blanc. La photographie et la lumière sont donc essentielles pour un film au sujet grave. Ces dernières sont parfaitement réussies. Certaines images sont poignantes et d’autres vraiment magiques comme la lumière qui tombe sur le jet d’eau qu’utilise le personnage principal du film lorsqu’on lui ordonne de nettoyer le sol.
Le son est extrêmement réussi dans un film avec certaines longueurs liées à la répétitivité des actions du personnage principal. Le frottement de la brosse sur le sol que "l’héroïne" nettoie à longueur de journée, le bruit de ses pas sur le sol sont issus d’un travail méticuleux.
Miss zombie, alias Sara, est une morte vivante. Elle ne parle pas. Elle n’est pas agressive car on la nourrit de fruits et légumes. Elle n’a pas de sentiments, quoique… Et elle répète inlassablement les tâches qu’on lui donne. Mais ce personnage évolue avec le film, focalisant sur elle les peurs, les haines, voire les fantasmes des personnes qui l’entourent.
D’autres films de zombie nous ont présenté le personnage zombie de l’intérieur (Deadheads, Warm bodies…), mais aucun ne l’a montré de cette façon en nous faisant ressentir cette condition de mort-vivant avec une telle intensité. Le maquillage zombie, bien que visible, reste aussi discret, nous montrant la déchéance de son corps dans des séquences très bien tournées.
L’actrice Ayaka Komatsu interprète magistralement Sara. Elle rend son personnage muet très attachant. En effet, Sara apparaît progressivement comme le personnage le plus intéressant du film. Celui qui nous fait vibrer, ce qui est très fort de la part d’un mort-vivant cantonné à des tâches simples et répétitives.
Au final Miss Zombie est un film à voir pour tout amateur de films de zombie. C’est aussi un film à voir pour tous amateurs de beaux films. L’histoire nous fait d’ailleurs réfléchir sur la condition humaine, la vie et l’amour. Si vous avez l’occasion de le voir, ne le ratez pas, ne serait-ce que pour une scène finale d’une grande beauté, d’une grande violence et d’une poésie majestueuse.
Miss zombie a gagné le grand prix du festival du film fantastique de Gérardmer en 2014.
BANDE ANNONCE
FICHE TECHNIQUE
Durée du film : 1 h 25
Titre original : Miss zombie
Date de sortie : inconnue
Réalisateur : Hiroyuki Tanaka (Sabu)
Scénariste : Hiroyuki Tanaka (Sabu)
Interprètes : Ayaka Komatsu, Makoto Togashi, Toru Tezuka, Okito Serizawa
Photographie : Daisuke Sôma
Montage : Naoichiro Sagara
Producteur : Yasushi Udagawa, Ken’ichi Yoshida
LIENS
PORTFOLIO
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