PIFFF 2013 : Rappel du Jour 4, au bonheur des courts

Date : 17 / 11 / 2014 à 09h11
Sources :

Unification


Le samedi est la grosse journée du PIFFF avec pas moins de 7 films projetés dont 4 dans le cadre d’une des nuits du PIFFF. C’est donc avec énergie qu’il faut commencer une journée qui va durer 17 heures pour certains.
Mais bon quand on aime, on ne compte pas. Et au PIFFF j’aime beaucoup.

14h00 : L’étrange couleur des larmes de ton corps


Une femme disparaît. Son mari enquête sur les conditions étranges de sa disparition. L’a-t-elle quitté ? Est-elle morte ? Au fur et à mesure qu’il avance dans ses recherches, son appartement devient un gouffre d’où toute sortie paraît exclue...

Je n’ai pas été voir le film qui a été pris d’assaut, d’autant qu’il était projeté en présence de l’équipe du film. A la sortie les avis étaient vraiment très tranchés, certains criant au film génial, d’autres à l’œuvre lénifiante, trop longue et pénible à voir. Tous s’accordaient sur la grande qualité esthétique du film et la quasi absence de scénario. Les réalisateurs Hélène Cattet et Bruno Forzani sont coutumiers du fait, ayant lors de leur précédentes œuvres, longues ou courtes, offerts des films extrêmement léchés avec peu d’histoire.
Le film a eu le prix spécial Ciné+ Frisson du Long-métrage.

Toujours est-il que vous pouvez trouver l’avis de ma collègue Gladia dans la critique complète du film ICI.

16h30 : Courts métrages français en compétition


Cette session de courts métrages français du PIFFF 2013 s’est avérée être un excellent cru. Tous les films proposés étaient réussis et intéressants. L’heure quarante de projection est passé à toute allure. Les 7 courts projetés avaient aussi des thématiques différentes et ont brossé un panorama du genre, passant de l’horreur (monstres, serial killer, zombies) à la science-fiction (manipulation mentale, station orbitale, univers parallèle) et au fantastique. On peut être fier d’être français quand on voit la qualité des courts métrages de genre qui nous ont été présentés.
Un grand merci au programmeur R-One Chaffiot qui nous a offert une telle sélection à découvrir.
Vous pouvez en retrouver la critique complète ICI.

19h30 : Cheap Thrills


Tout juste licencié et menacé d’expulsion, un jeune papa endetté voit sa vie bouleversée quand il rencontre, dans un bar, un couple de gens aisés qui lui propose une solution à ses problèmes financiers... Mais à quel prix ?

Le court métrage projeté avant la séance est Mémorable moi.

Mémorable Moi
Mathieu cherche par tous les moyens à attirer l’attention sur lui. C’est une question de survie : tu penses à moi donc je suis.
Pays de production : Canada | Année de production : 2013
Réalisation : Jean-François Asselin
Scénario : Jean-François Asselin | Photo : André Turpin
Musique : Mathieu Vanasse | Production : Jean-François Asselin
Interprètes : Emile Proulx-Cloutier, Sylvie De Morais
Durée : 15 minutes
Avis : Un bon court métrage bien intéressant qui pose des questions sur l’existence même de l’individu et le poids du regard des autres. Quelques répliques sont bien savoureuses, et l’accent canadien les rend encore plus truculentes. Attention car certaines scènes sont à réserver à un public averti. La fin notamment est assez sordide.

Cheap Thrills est le long métrage lauréat du dernier Paris International Film Festival Fantastique alias le PIFFF version 2013. L’œil d’or lui a été remis par le public qui cette année a été le seul jury des courts et longs métrages en compétition. C’est un film symptomatique de notre époque : dur et amer, bien que certains passages soient jubilatoires.
Le quatuor d’acteurs, Pat Healy, Ethan Embry, Sara Paxton et David Koechner, sur lequel le film repose est excellent. L’histoire et les tensions vont crescendo jusqu’à un final très sombre et extrêmement cynique.

Si je l’ai bien apprécié, ce n’est pas lui que j’ai trouvé le meilleur film de la sélection d’autant qu’il flirte aux limites du film de genre. Mais il vaut néanmoins la peine d’être vu d’autant qu’il est disponible en DVD et Blu-Ray.
Vous pouvez en retrouver la critique complète ICI.

22h00 : Nuit Stephen King


Le court métrage projeté avant le premier film de la nuit, Carrie - La vengeance, est The Things They Left Behind.

The Things They Left Behind
Deux mois après la catastrophe du 11 septembre, Scott Staley, unique survivant du 110ème étage de la tour a l’impression de devenir fou. Rongé par la culpabilité d’avoir pris un jour de repos ce jour précis, il découvre dans son appartement un objet ayant appartenu à un défunt collègue de travail.
Pays de production : France | Année de production : 2013
Réalisation : Guillaume Heulard, Stéphane Valette
Scénario : Guillaume Heulard | Photo : Guillaume Heulard
Musique : Adrien Volpi | Production : Guillaume Heulard, Stéphane Valette
Interprètes : Paul Bandey, Sara Verhagen, Aza Declercq
Durée : 16 minutes
Avis : un court métrage correct, adaptation d’une nouvelle de Stephen King. Ce court métrage lance la nuit dédiée à ce grand auteur. Je n’ai pas lu la nouvelle, mais l’histoire du film n’est pas passionnante. L’image et le montage sont très propres, de même que l’interprétation. Mais pour un court métrage un peu mélo sur le post-11 septembre, l’émotion a du mal à passer. A voir pour les inconditionnels de S. King, pour les autres vous pouvez faire l’impasse.

Carrie - La vengeance de Kimberly Peirce
Timide et surprotégée par sa mère très pieuse, Carrie est une lycéenne rejetée par ses camarades. Le soir du bal de fin d’année, elle subit une sale blague de trop. Carrie déchaîne alors de terrifiants pouvoirs surnaturels auxquels personne n’échappera…

Carrie - La vengeance est le remake de Carrie au bal du diable de Brian De Palma. C’est aussi l’adaptation du premier livre de Stephen King. Le film est fidèle au livre mais lorgne parfois beaucoup, notamment visuellement, sur l’œuvre de De Palma. On y trouve ainsi des scènes qui semblent des copiés-collés du premier film. La fin est même moins réussie que celle du premier opus. J’ai trouvé que le remake se laissait voir mais qu’il n’arrivait pas au niveau du film original. Même si Chloë Grace Moretz interprète bien Carrie, elle est nettement inférieure à Sissy Spacek qui avait d’ailleurs bien méritée son prix d’interprétation à Avoriaz en 1977 (le film avait aussi eu le prix du meilleur film).
Vous pouvez en retrouver la critique complète ICI.

Creepshow de George A. Romero
Un père confisque à son petit garçon un magazine d’épouvante et le jette dans la poubelle. Le vent fait tourner les pages et cinq histoires s’en échappent : "La fête des pères", "La mort solitaire de Jody Verrill", Un truc pour se marrer", "La caisse" et "Ça grouille de partout".

Creepshow est un film d’horreur américain de 1982 réalisé par George A. Romero. Il est adapté du roman de nouvelles de Stephen King The Crate and Weeds. Les amateurs du sieur Romero le connaissent plus pour sa série de zombies qui a réellement lancé le genre dans les films d’horreur. Mais Creepshow qui est un film à sketchs vaut vraiment la peine d’être vu. L’œuvre a vieilli, notamment à cause des années 80 qui sont maintenant à des années lumières de notre époque (pas d’ordinateurs, Internet, téléphones portables…) et les effets spéciaux sont un peu dépassés. Mais le film reste vraiment très bon, s’appuyant sur un humour très noir, des situations qui sortent de l’ordinaire et de très bons dialogues et acteurs. L’ensemble fait rire et frémir. Il y a même une séquence dans laquelle Stephen King joue un rôle (celle du fermier) et s’en tire avec les honneurs. C’est d’ailleurs ce dernier, grand fan de Romero, qui a insisté pour que le réalisateur signe le film adapté de son œuvre.
Un petit bijou de film d’horreur à (re)voir sans hésiter.

Simetierre de Mary Lambert
Une famille vient s’installer dans une nouvelle maison. Mais celle-ci jouxte un cimetière d’animaux familiers situé sur d’anciennes terres sacrées. Une série d’accidents sanglants va rapidement transformer la vie de la famille en véritable cauchemar.

Encore un film d’horreur dans la soirée signé par une réalisatrice, Mary Lambert. Mais contrairement à Kimberly Peirce, son film est beaucoup plus réussi.
Simetierre est adapté d’un livre de Stephen King dont l’auteur lui-même admet que la fin très sombre aurait peut-être dû être réécrite. Je ne partage pas cet avis la trouvant pessimiste à souhait et ne tombant pas dans les travers habituels de l’auteur concernant la fin de ses livres (qu’il a souvent du mal à finir).

Toujours est-il que le film de 1990 passe très bien sur grand écran et que certaines séquences, comme l’attaque du gamin, restent toujours impressionnantes. C’est d’ailleurs l’un des films issus de l’immense œuvre du maître King le plus réussi.

Christine de John Carpenter
La première fois qu’Arnie vit Christine, il tomba en extase devant cette beauté aux formes éblouissantes. C’était dit, ils allaient lier leurs destins pour le meilleur et pour le pire. Mais Christine, la belle Plymouth, modèle 57, n’aime pas trop les rivales. Gare à celles qui voudront approcher Arnie !!

Ce film a lui aussi eu le grand prix du festival du film fantastique d’Avoriaz. C’était en 1983.
Attention mon avis est fortement entaché par le profond respect que j’ai pour John Carpenter. Même si j’apprécie moins certaines de ses œuvres je trouve tous ses films remarquables et je classe le réalisateur lui-même parmi les meilleurs réalisateurs de tous les temps.
Il faut quand même avouer que même si Stephen King avait été déçu par l’adaptation de son livre, la version cinématographique de Christine que nous offre John Carpenter est superbe. Le film n’a rien perdu de sa superbe et de sa tension. La Plymouth Fury modèle 1958 rouge crève d’ailleurs l’écran. Le réalisateur a réussi à rendre la voiture vivante et démoniaque dans son genre et à nous scotcher dans notre fauteuil. L’intrigue se déroule sans coup férir à toute allure et clôt en beauté une belle nuit consacrée au maître de l’horreur littéraire.

Conclusion


Une journée suivie d’une nuit dédiée au maître de l’horreur Stephen King. Sur le coup des 3-4 heures du matin les paupières se font lourdes. Mais Simetierre réveille bien et comment dormir devant un film de John Carpenter ? J’avoue qu’avoir la capacité de ne jamais dormir devant un film et de pouvoir en enchaîner plusieurs d’affilé aide quand même pas mal.

Enquêtes, courts métrages, paris glauques, Stephen King, monstres, morts, voitures. Une journée placée sous le signe du frisson.

- SITE OFFICIEL



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