Chronicle : Chronique de l’adolescence moderne

Shock Till You Drop propose une interview de Joshua Trank, le réalisateur de Chronicle en salle aujourd’hui en France.

Avez-vous une vision optimiste de la génération d’adolescents d’aujourd’hui ? Parce que celle-ci est très différente de la génération précédente, vouliez-vous passer un message avec ce film ?

En ce qui concerne l’expérience des ado modernes, le film joue avec l’accomplissement sans aucun cynisme. On a des scènes avec les personnages principaux qui font plein de trucs sans aucune honte. Ce n’est pas basé sur l’âge, ni générationnel. Si ces gosses avaient la vingtaine, je pense qu’ils feraient la même chose que ce qu’ils font là. Je voulais filmer toutes ces scènes avec ces acteurs et retenir tout le monde dans le présent et dans le moment sans se perdre dans des techniques de réalisateurs qui tentent d’impliquer des choses sur l’histoire. J’ai juste voulu les laisser faire naturellement.

Lorsque vous avez conçu l’histoire, avez-vous toujours voulu faire à la manière "found footage" (caméra amateur dont on retrouve les films) ou est-ce une technique narrative qui s’est imposée plus tard ?

J’ai débuté avec cette idée en tête parce que je voulais vraiment tourner une histoire qui n’existait juste sur ces images retrouvées. Comment faire un film avec cette invention ? Si vous avez un personnage qui a un don visuel et qui peut manier sa caméra grace à la télékinésie, alors là vous avez un film. Mais de quoi cela aura l’air si la caméra me suit de cette manière ?

D’où vous vient ce titre ?

Je me suis demandé ce qu’était ce film. J’ai pensé au thème et c’est comme un journal, le personnage en fait une chronique. Chronicle semblait cool et mystérieux. C’est en rapport direct avec le film qui devait vraiment s’appeler comme ça.

Quel est votre vision des films de superhéros de maintenant ?

Ils évoluent tout le temps. De Superman à The Avengers et Dark Knight qui sortent cette année, il y a toujours des surprises. Je crois que c’est un truc de cinéastes. Vous avez des réalisateurs intéressants qui donnent leurs visions des personnages que vous aimez depuis tout petit. Je suis toujours partant pour ça.

Qu’en est-il des effets spéciaux ?

On a tourné l’intégralité du film en Afrique du Sud. On a renconté un vrai génie en la personne de Simon Hansen, qui est d’ailleurs un ami de Neill Blomkamp, lors de notre recherche d’une équipe d’effets spéciaux locale. Il est venu nous voir et nous a parlé de son approche et de la manière dont il voulait gérer les choses et de la manière dont je voulais faire les choses. Rester aussi pratique que possible, éviter les fonds verts, tourner le plus de choses possibles en évitant les effets digitaux. Et Simon savait faire tout ça. Ils étaient des pionniers des effets spéciaux, des trucs vraiment classes. On a donc collaboré avec Simon et quelques autres sociétés d’effets spéciaux et on s’est penché sur toutes les scènes pour voir comment éviter les effets digitaux autant que possible. Lorsque Andrew écrase sa voiture sur le rail de sécurité, c’était uniquement du timing. On avait un vrai cascadeur dans un camion, on a donc filmé la voiture par la glace arrière. On a ensuite chronométré sa main et ensuite le camion pouvait foncer dedans... C’était un peu compliqué pour les effets parce que dans certaines scènes il fallait retirer des gens. Les scènes de fin avec les voitures étaient très chères et nécessitaient des effets, on a donc misé là dessus.

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