Mentalist : la review- saison 3, en chemin « vers une nouvelle donne »…

Retour discret « aux affaires » de notre séduisant consultant, qui se remet difficilement des épreuves subies lors de la saison 2 surtout, au dernier épisode. Comme le souligne Simon Baker dans une interview pour le site de TF1 , Patrick est particulièrement « secoué » en ce début de saison nouvelle.
Et il ne sera pas épargné, tout au long, car « les scénarios seront plus fouillés, plus ambitieux » … promet-il. L’histoire va crescendo, jusqu’au final, époustouflant.

Mais n’allons pas trop vite, la diffusion a commencé il y a peu sur TF1, s’honorant d’un fier succès, en battant des records d’audience sur les deux premiers épisodes. Confirmant l’intérêt toujours grandissant du public français pour la série.

Les efforts déployés par l’équipe pour l’aider à la fin de la saison 2 montrent à quel point Patrick Jane est précieux pour ses amis du CBI.

Episode 3 01 - Basses Vengeances

Red Sky at night-
Ecrit par Bruno Heller
Réalisé par Chris Long

Patrick a beaucoup de choses en tête. Il vient d’échapper à la mort grâce à son pire ennemi, tandis qu’il le soupçonne d’avoir enlevé son amie Kristina. L’enlèvement d’un éminent lobbyiste lui semble vraiment secondaire.

« Il a passé de mauvaises vacances … » le défend Lisbon quand Patrick Jane refuse de travailler sur le kidnapping d’un célèbre avocat et l’assassinat de son chauffeur.

Encore sous le choc d’avoir été lui-même enlevé, menacé d’être égorgé par des copieurs de John Le Rouge (qui les a tués devant lui, pour lui sauver la vie), et inquiet de la disparition de Kristina Frye, Patrick n’a vraiment pas envie de se montrer coopératif avec le nouveau grand patron du CBI, membre de la nébuleuse des notables qu’il exècre.

Mais le « sale gosse » se fait rouler dans la farine par Teresa qui emploie ses propres méthodes contre lui et finit par le convaincre de résoudre l’affaire …
Faussement rancunier, Patrick va brandir une épée de Damoclès au dessus de sa camarade tout au long de l’enquête. « Il aura sa revanche » promet-il.
Pourtant, il découvre très vite les véritables motivations du tueur et dévoile au passage quelques malversations auxquelles ne sont pas étranger le nouveau « big boss » du CBI, Gale Bertram, interprété par Michael Gaston.
L’arrivée de ce nouveau personnage ouvre des perspectives intéressantes.

Plus impertinent que jamais, Jane va mener la vie dure à sa hiérarchie ainsi qu’à son équipe. Pourtant il se laisse aller à admettre que ses amis tiennent à lui et qu’il craint pour leur sécurité s’il se rapproche d’eux. Teresa tente de le persuader de ne pas laisser John Le Rouge gagner sur ce terrain.

A l’instar de Teresa, Bruno Heller joue sur la corde sensible dans cet épisode. Le fait qu’elle conduise Jane à chercher le meurtrier du père d’une jeune fille « qui aurait l’âge de sa fille si elle n’avait pas été assassinée » et qu’elle réclame avec autant d’insistance qu’il se rapproche de ses collègues, humanise d’avantage les rapports entre les protagonistes.

A mesure que les saisons passent, la complicité entre les comédiens renforce ce sentiment.

S’il a du mal à se « remettre en selle », Patrick Jane n’en reste pas moins un enquêteur redoutablement efficace. Les méchants n’ont qu’à bien se tenir !

Episode 3 02 - Belle famille

Cackle-Bladder Blood
Ecrit par Ashley Gable
Réalisé par John Polson

Le passé de Jane ressurgit en la personne de son beau frère mêlé à un meurtre. En souvenir de son épouse il se compromet pour lui venir en aide, en dépit de leurs rapports houleux.

En pleine panade, Daniel Ruskin, le frère de l’épouse défunte de Patrick, l’appelle à l’aide. Ravivant son deuil et l’obligeant à employer encore une fois des moyens très en marge de ses prérogatives. La confrontation entre les deux hommes est chargée de culpabilité, de part et d’autre.
Tandis qu’il enquête dans le milieu des forains auquel il a appartenu, Jane retrouve d’anciens compagnons, pas tous ravis de le voir travailler pour la police, qui de son côté ne lui fait pas confiance. Coups fourrés et faux semblants sèment le trouble.

Pris entre deux feux, Jane se mouille pour éviter la prison à son beau frère, soutenu par Lisbon, en dépit du casier d’escroc de Dany. Les deux larrons usent de grosses ficelles, et parviennent à l’innocenter.

L’amitié, la fidélité, la confiance … et leur contraire. Ce retour au passé pour Jane n’a rien d’agréable. Il remet pourtant les pendules à l’heure, d’une certaine manière. L’explication à cœur ouvert entre Dany et Patrick au sujet de sa famille est une épreuve salutaire pour notre filou détective.
« La culpabilité c’est pour les ratés. » déclare Dany, sur les tombes des disparues. Laissant Patrick à son chagrin, mais sûr d’avoir fait le bon choix en rejoignant le CBI.
« De ce côté de la barrière », il se sent définitivement plus utile.

L’émotion contenue, les regards, échangés, ou gardés pour soi, les dialogues tout en finesse, l’humour adroitement utilisé, font un épisode parfaitement équilibré où la notion « du bien et du mal » est présentée sous un jour singulier. Les apparences sont encore une fois passées à la moulinette !

La prestation des acteurs est d’une justesse qui fait frissonner. C’est beau un homme qui pleure. Et Simon Baker n’est pas seul à pratiquer l’exercice avec style.

Du « méchant flic » aux amis d’antan partagés dans leurs sentiments, aux habituelles exaspérations suscitées par le comportement décalé de Jane, on sent chaque comédien sincèrement investi par son personnage. Réussi. Et émouvant. Un bel épisode.

Dommage que la VF ne rende pas tout à fait hommage au texte original, beaucoup plus ironique et stylé. La tâche est difficile, j’en conviens.

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